Le jeudi 12 septembre 1213, les troupes occitanes et catalano-aragonaises du roi d’Aragon et comte de Barcelone Pierre le Catholique se rejoignent face au château de Muret, non loin de Toulouse, où se trouvent les cavaliers français du comte Simon de Montfort, chef de la croisade prêchée par le pape Innocent III en 1208 contre les cathares et les seigneurs occitans accusés par l’Église de complicité avec l’hérésie.
Les circonstances militaires laissent présager une facile victoire du roi Pierre d’Aragon et la consolidation d’une grande monarchie féodale hispano-occitane à cheval sur les Pyrénées. Mais le roi est tué au combat et c’est la déroute du camp occitano-hispanique. Au terme d’une guerre de vingt ans, ce sera la soumission de Raymond VII et le rattachement du comté de Toulouse au royaume capétien.
Entre la bataille de Las Navas de Tolosa gagnée dans le sud de l’Espagne contre les musulmans (1212) et la bataille de Bouvines gagnée par Philippe Auguste contre l’empereur germanique, allié du roi d’Angleterre (1214), la bataille de Muret est l’une des trois grandes batailles qui décideront des futures frontières de l’Europe occidentale.
Un éclairage autant militaro-politique que mental, celui de la religion et de la féodalité, appuyé sur toutes les sources d’époque et toutes les recherches postérieures, par un spécialiste de l’histoire médiévale hispanique et occitane. Traduit de l’espagnol par une équipe de la Société du Patrimoine du Muretain, revu et actualisé par l’auteur, avec l’aide iconographique du Musée Clément Ader de Muret.
Martín Alvira Cabrer, professeur titulaire d’histoire médiévale à l’Universidad Complutense de Madrid, ancien membre du Centre d’Études Cathares (Carcassonne) puis chercheur associé au FRA.M.ESPA (FRAnce Méridionale et ESPAgne) du CNRS UMR 5136 (Toulouse), est l’auteur de plusieurs ouvrages sur l’histoire des royaumes hispaniques et du sud du royaume de France pendant les XIe – XIIIe siècles dans leurs aspects militaires, idéologiques et mentaux.